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PHILIPPE MAURICE

 

 

Philippe Maurice agence les couleurs comme, au début de tout, les forces démentielles du Big Bang agencèrent les particules, organisant ainsi l’espace et le temps.

 

L’Homme, dans la peinture de cet artiste hors normes, est une fenêtre sur l’univers, et son corps un éclat du cosmos.

 

L’artiste, en médium astronome et philosophe, rend visible cette immuable vérité : nous sommes étincelles de l’infinité, nous contenons des parcelles d’énergie primordiale. A ce titre, la série « A corps ouvert Â», tendant parfois à l’expressionnisme, d’autres fois au réalisme fantastique, ou au surréalisme, fonctionne comme une suite de regards métaphysiques sur la place de l’univers dans l’Homme (et non pas l’inverse, à moins que la réciproque soit intrinsèquement liée).

 

C’est une peinture étonnante et atypique, où l’œil du connaisseur trouvera certainement des parentés ou des proximités avec des contemporains plus en vue (notamment dans ses travaux les plus récents, entre néo-expressionnisme et défiguration).

 

Mais peu importe. Philippe Maurice poursuit son œuvre, inlassablement, cherche sa compréhension du monde, explorant tous les possibles de son mode d’expression.

La série « Contemplation Â», volontiers plus abstraite et lyrique, propose des paysages mentaux, des représentations possibles d’un monde premier, saisi en pleine gestation, en pleine naissance. Un monde foisonnant de formes, de couleurs, de matières, où la vie, contenue en germe au sein des quatre éléments entremêlés dans une éclatante alchimie, ne demande qu’à jaillir au coup de tous ces élans, de cette dynamique essentielle.

 

Il y a une force romantique indomptable ici : les « orages désirés Â», le chaos des émotions se manifestent dans une plénitude de vagues, souffles sauvages et assauts multicolores.

 

Artiste talentueux, multi-facettes, insaisissable, étouffant probablement dans l’univers-carcan des classifications, Philippe Maurice donne à contempler sa propre vision du monde, et cette restitution est impressionnante. L’homme sait l’univers, l’artiste le sent. Son travail érige la peinture au rang d’art humaniste cosmologique. Et c’est assez rare pour être signalé.

 

 

 

Jean-Henri Maisonneuve

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