top of page

Danielle Delgrange

 

L’expressionnisme de cette jeune artiste rennaise trace son chemin dans le sillon des grands qui l’ont nourrie. Parmi ceux qu’elle révère, Soutine, Nolde, Kirchner, Pechstein. Clairement, elle les apprécie, et les a digérés.

 

Cependant, les visages, souvent enfantins, qu’elle fait naître par petites touches et sous les empâtements d’huile ou de pastels, sont remarquables par la douceur des couleurs, des traits du visage. Elle maîtrise le détail comme l’épure et la sobriété pour donner corps à l’émotion : ses personnages ont du tempérament, saisis avec beaucoup d’acuité au vif d’une colère, d’une inquiétude ou d’un sourire.

 

Loin de se complaire dans la représentation de la fragilité, la maladie ou la mort, sujets peut-être trop courus dans la ligne expressionniste, Danielle Delgrange nous offre une série de portraits touchants comme un album de l’intime, riche de photos qui passent de mains en mains et de génération en génération, un album que l’on feuillette avec un brin de nostalgie. Une famille qui nous touche car universelle et anonyme, qui nous ressemble, des aïeux aux petits derniers. C’est une galerie imprégnée d’humanité dans des scènes parfois issues du quotidien familier, où les corps sont respectés, les visages identifiables, où la vie simple est célébrée.

 

De son Å“uvre en général émane une énergie sereine, un geste sûr, inscrit dans la conscience modeste d’un héritage illustre. Danielle Delgrange : une artiste à suivre, sans aucun doute.

 

Jean-Henri Maisonneuve

le 7 août 2014

bottom of page